SUISSE: Asile d’église à Lausanne

de Michael Rössler, EBF, 22 sept. 2015, publié à Archipel 240

Depuis plus de cinq mois, six ressortissants d’Erythrée et d’Ethiopie se sont réfugiés dans l’église Saint-Laurent à Lausanne. Deux pasteurs et le comité «Collectif R» les protègent face au danger d’expulsion vers l’Italie. Après une «trêve estivale» avec les autorités, des nouvelles confrontations et négociations s’annoncent à l’horizon pour septembre.

Les accords de Dublin veulent renvoyer ces réfugiés dans le pays où ils ont été enregistrés pour la première fois et, par conséquent, dans la misère. Menacé d’expulsion vers l’Italie, un jeune homme érythréen s’est suicidé dans le canton d’Argovie l’année passée.
La Cour Européenne pour les Droits de l’Homme avait critiqué la Suisse en novembre 2014, parce qu’elle avait expulsé une famille afghane vers l’Italie, sans les garanties pour des conditions humainement acceptables de leur séjour dans ce pays.
Dans le verdict est mentionné qu’on ne peut pas exclure que les réfugiés ne trouvent pas de logement et qu’ils soient obligés de survivre dans des conditions de santé très précaires. Le mouvement d’asile en Suisse critique depuis longtemps les expulsions dans le cadre des accords de Dublin et demande un arrêt de ces expulsions.
Le verdict du tribunal donne des arguments importants, qui peuvent souligner cette demande.
Le refuge de Saint-Laurent a trouvé parmi la population lausannoise beaucoup de sympathie et de solidarité, et cela jusqu’au parlement du canton de Vaud. Le Grand Conseil a demandé à son gouvernement cantonal d’intervenir à Berne en faveur des réfugiés. Après une longue période de refus, au début juillet, le Conseil d’Etat du canton de Vaud a accepté une trêve estivale. Il a affirmé qu’il n’y aurait pas d’expulsion de réfugiés de l’église vers l’Italie jusqu’à mi-septembre. Pendant ce temps, ils pouvaient déposer une demande de réexamen. Le Conseil d’Etat avait aussi déclaré vouloir négocier avec Berne. La décision ultime appartient au secrétariat d’Etat aux Migrations et à la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, la ministre de la Justice et de la Police.
Le Comité Européen pour la Défense de Réfugiés et Immigrés (CEDRI) et le Cercle d’Amis Cornelius Koch ont lancé une action d’envoi de lettres personnelles au gouvernement du canton de Vaud pour renforcer le mouvement démarré à Lausanne et pour encourager le gouvernement cantonal à lutter pour trouver une solution humaine concernant les réfugiés pendant les négociations avec Berne. Nul ne sait encore si les réfugiés vont pouvoir rester ou devoir partir. Pour cela nous demandons aux lectrices et lecteurs d’Archipel d’envoyer une lettre au Conseil d’Etat vaudois* Une lettre-type est jointe à l’envoi suisse, qui peut être signée et envoyée. Nous remercions tous celles et ceux qui, par leur solidarité, veulent aider à empêcher ces expulsions à long terme.

* S.v.p. envoyez une copie au Cercle d’Amis Cornelius Koch, 4, ch. du Rail, CH-1283 La Plaine, ou un petit mot à l’adresse suivante: Freundeskreis_Koch(at)gmx.ch