Le 25 mai 2024, lors d’un congrès spécial à Bâle, l’UDC a décidé de lancer sa soi-disant «initiative sur la protection des frontières». Les mois précédents, une attaque frontale contre le droit d’asile suisse s’était déjà dessinée. Le texte de l’initiative publié aujourd’hui est très clair: le parti va droit au but. Non seulement il veut abolir le droit d’asile et le statut d’admission provisoire, mais il veut aussi rendre illégale et expulser du pays une grande partie des réfugié•es. Ce faisant, il rompt avec le droit international public et s’attaque en même temps à des éléments centraux de la Constitution fédérale suisse.
On connaissait déjà les exigences de contrôles systématiques aux frontières suisses (incompatibles avec l’Accord de Schengen), les refus d’entrée et les rejets de demandeur•euses d’asile en cas d’entrée par des pays tiers (qui reviennent à légaliser les pushbacks en plein cœur de l’Europe) ainsi que le plafond de 5000 demandes d’asile par an (contraire à la Convention de Genève sur les réfugié•es). S’y ajoutent désormais la suppression complète de l’admission provisoire (statut F), l’obligation d’expulsion des sans-papiers dans un délai de 90 jours, associée à une obligation d’annonce pour les services publics, ainsi que l’exclusion des demandeur•euses d’asile débouté•es et des sans-papiers des assurances sociales et maladie suisses – en visant ouvertement l’aide d’urgence inscrite dans la Constitution fédérale.
Face à cette coupe sombre dans le droit d’asile et des étranger•es, il n’y a qu’un seul mot d’ordre: Stopper les abus de l’UDC en matière d’asile! Non à l’initiative illégale sur la protection des frontières!
Sur operation-libero.ch/fr/initiative-frontière-invalidée, vous pouvez signer la demande adressée au Parlement suisse de déclarer invalide l’initiative de l’UDC sur la protection des frontières. Plus nous serons nombreux/ses à signer cette demande, plus il sera possible de respecter le droit international, dont l’article 25 stipule que «nul•le ne peut être expulsé•e vers un État où iel risque d’être soumis•e à la torture ou à d’autres peines ou traitements cruels et inhumains».
Simon Noori, Solidarité sans Frontières
- L’Union démocratique du centre est un parti politique suisse conservateur, nationaliste et populiste, classé de la droite à l’extrême droite.